Bonjour,
Je suis professeur de Physique-Chimie (ascendant Physique), depuis 2006. J'ai voulu exercer ce métier alors que j'étais encore élève. Mais, élève puis étudiant, j'hésitais à me lancer dans ce métier qui me paraissait à la fois passionnant et terriblement ingrat.
J'ai donc un peu erré (et commis quelques erreurs d'aiguillage) avant de préparer le Capes en candidat libre, alors que je travaillais dans une société d'informatique de gestion, en région parisienne.
J'ai finalement obtenu le concours et après 5 années bien remplies à enseigner au collège, j'en suis à ma sixième année en lycée.
Et, malgré de bons moments et la passion qui m'anime en préparant mes cours, en aidant mes élèves lors des séances expérimentales et en leur expliquant les notions que je dois leur enseigner et en les voyant (certains) progresser, j'ai commencé de plus en plus à douter de mon aptitude à continuer ce métier.
J'ai également passé le concours de l'agrégation interne et je l'ai obtenu il y a de cela deux ans. Là aussi, je m'étais dit qu'avec quelques heurs en moins et un niveau consolidé dans mes connaissances disciplinaire, je m'épanouirais davantage. La reconnaissance "salariale" n'était pas ma motivation première, mais il faut reconnaître qu'elle est bien sûr la bienvenue.
Alors oui, c'est un tout petit peu mieux, mais l'attitude des élèves en classe (ce n'est pas le chaos, quand même) et face au travail m'est devenue insupportable. Et on ne peut rien faire, face à cela. Je dois donc "tenir" lorsque j'ai quelques heures avec une classe imbuvable ou qui ne pense qu'à s'amuser et qui n'ont pas plus de capacité d'attention que des enfants de 5 ans.
Je suis très soucieux de préparer des cours et des activités de qualité à mes élèves et mes étudiants (j'ai des BTS depuis cette année), du moins je m'y efforce. Mais, j'ai parfois l'impression que tout ce que j'ai préparé et testé est purement et simplement piétiné voire superbement ignoré par mon public. La notion de progrès par l'apprentissage, de volonté d'apprendre et de s'améliorer est une notion tout à fait étrangère à la plupart d'entre eux. Et, je ne suis pas sûr de leur en vouloir, tant on sent qu'ils ont été habitués à cet état de fait. Je suis juste devenu très très las.
Certes, ce n'est pas toujours le cas de toutes mes classes, mais pour la plupart j'ai l'impression au mieux de faire un travail de funambule et de chercher des astuces pour les inciter à un peu s'investir. Et la déception est presque toujours au rendez-vous. Et pourtant, j'en ai essayé des stratégies et des méthodes pédagogiques.
Alors, on me dira peut-être que je n'ai pas essayé les bonnes méthodes, que je ne sais pas gérer mes classes ou que je ne suis pas fait pour ce métier.
J'ai l'impression que mes collègues m'apprécient et mes élèves aussi, donc là n'est pas le problème. C'est l'impossibilité de faire correctement mon métier qui devient insupportable.
Certaines de mes classes me donnent l'impression d'être un paysagiste qu'on aurait embauché pour aménager hebdomadairement un jardin, dans lequel on lâche à la même fréquence un ou plusieurs troupeaux de buffle. La métaphore est exagérée, bien sûr, elle ne correspond pas toujours à toutes mes classes et je ne prends pas mes élèves pour des abrutis; mais c'est celle qui me vient spontanément quand je sors de certains cours (je pense à mes BTS, surtout, ou à mes Terminales STI2D de l'année dernière). Je me demande souvent comment mes autre collègues font. Je ne suis pourtant ni trop indulgent, ni trop autoritaire. Enfin, je crois.
J'aime la matière que j'enseigne et j'avais même quelque espoir d'enseigner à plus haut niveau, histoire peut-être d'un public un peu plus investi (je n'en demande pas plus que ça). Après m'être assez longuement renseigné, cela semble bouché de ce côté.
Pour finir, j'ai un peu repris mes études, à côté de mon travail. Cela me donne une bouffée d'oxygène et me rappelle que j'aime ma matière. Sauf que cela se rajoute à mon travail et que j'ai tendance ainsi à m'asphyxier encore plus.
Idéalement, je rêverais de travailler à temps partiel et de pouvoir me consacrer davantage à mes études. Mais, avec mon salaire, cela semble compliqué.
Donc, je pense à changer de métier. Mais pour faire quoi?? Je l'ignore totalement et voilà où j'en suis. Je voudrais pouvoir utiliser mes connaissances en Physique et en Chimie de manière utile, en trouvant peut-être un autre travail, mais je ne vois pas lequel. Je voudrais être au moins un peu au contact du monde de la recherche scientifique tout en pouvant enseigner à côté, mais je n'ai pas suivi le cursus qu'il aurait fallu ou alors il est bien trop tard... J'avoue que le désespoir me saisit de plus en plus souvent. Et je connais très peu de personnes à qui en parler et qui puissent comprendre mon point de vue.
Voilà. Merci à ceux et celles qui m'auront lu jusqu'au bout.
Je suis professeur de Physique-Chimie (ascendant Physique), depuis 2006. J'ai voulu exercer ce métier alors que j'étais encore élève. Mais, élève puis étudiant, j'hésitais à me lancer dans ce métier qui me paraissait à la fois passionnant et terriblement ingrat.
J'ai donc un peu erré (et commis quelques erreurs d'aiguillage) avant de préparer le Capes en candidat libre, alors que je travaillais dans une société d'informatique de gestion, en région parisienne.
J'ai finalement obtenu le concours et après 5 années bien remplies à enseigner au collège, j'en suis à ma sixième année en lycée.
Et, malgré de bons moments et la passion qui m'anime en préparant mes cours, en aidant mes élèves lors des séances expérimentales et en leur expliquant les notions que je dois leur enseigner et en les voyant (certains) progresser, j'ai commencé de plus en plus à douter de mon aptitude à continuer ce métier.
J'ai également passé le concours de l'agrégation interne et je l'ai obtenu il y a de cela deux ans. Là aussi, je m'étais dit qu'avec quelques heurs en moins et un niveau consolidé dans mes connaissances disciplinaire, je m'épanouirais davantage. La reconnaissance "salariale" n'était pas ma motivation première, mais il faut reconnaître qu'elle est bien sûr la bienvenue.
Alors oui, c'est un tout petit peu mieux, mais l'attitude des élèves en classe (ce n'est pas le chaos, quand même) et face au travail m'est devenue insupportable. Et on ne peut rien faire, face à cela. Je dois donc "tenir" lorsque j'ai quelques heures avec une classe imbuvable ou qui ne pense qu'à s'amuser et qui n'ont pas plus de capacité d'attention que des enfants de 5 ans.
Je suis très soucieux de préparer des cours et des activités de qualité à mes élèves et mes étudiants (j'ai des BTS depuis cette année), du moins je m'y efforce. Mais, j'ai parfois l'impression que tout ce que j'ai préparé et testé est purement et simplement piétiné voire superbement ignoré par mon public. La notion de progrès par l'apprentissage, de volonté d'apprendre et de s'améliorer est une notion tout à fait étrangère à la plupart d'entre eux. Et, je ne suis pas sûr de leur en vouloir, tant on sent qu'ils ont été habitués à cet état de fait. Je suis juste devenu très très las.
Certes, ce n'est pas toujours le cas de toutes mes classes, mais pour la plupart j'ai l'impression au mieux de faire un travail de funambule et de chercher des astuces pour les inciter à un peu s'investir. Et la déception est presque toujours au rendez-vous. Et pourtant, j'en ai essayé des stratégies et des méthodes pédagogiques.
Alors, on me dira peut-être que je n'ai pas essayé les bonnes méthodes, que je ne sais pas gérer mes classes ou que je ne suis pas fait pour ce métier.
J'ai l'impression que mes collègues m'apprécient et mes élèves aussi, donc là n'est pas le problème. C'est l'impossibilité de faire correctement mon métier qui devient insupportable.
Certaines de mes classes me donnent l'impression d'être un paysagiste qu'on aurait embauché pour aménager hebdomadairement un jardin, dans lequel on lâche à la même fréquence un ou plusieurs troupeaux de buffle. La métaphore est exagérée, bien sûr, elle ne correspond pas toujours à toutes mes classes et je ne prends pas mes élèves pour des abrutis; mais c'est celle qui me vient spontanément quand je sors de certains cours (je pense à mes BTS, surtout, ou à mes Terminales STI2D de l'année dernière). Je me demande souvent comment mes autre collègues font. Je ne suis pourtant ni trop indulgent, ni trop autoritaire. Enfin, je crois.
J'aime la matière que j'enseigne et j'avais même quelque espoir d'enseigner à plus haut niveau, histoire peut-être d'un public un peu plus investi (je n'en demande pas plus que ça). Après m'être assez longuement renseigné, cela semble bouché de ce côté.
Pour finir, j'ai un peu repris mes études, à côté de mon travail. Cela me donne une bouffée d'oxygène et me rappelle que j'aime ma matière. Sauf que cela se rajoute à mon travail et que j'ai tendance ainsi à m'asphyxier encore plus.
Idéalement, je rêverais de travailler à temps partiel et de pouvoir me consacrer davantage à mes études. Mais, avec mon salaire, cela semble compliqué.
Donc, je pense à changer de métier. Mais pour faire quoi?? Je l'ignore totalement et voilà où j'en suis. Je voudrais pouvoir utiliser mes connaissances en Physique et en Chimie de manière utile, en trouvant peut-être un autre travail, mais je ne vois pas lequel. Je voudrais être au moins un peu au contact du monde de la recherche scientifique tout en pouvant enseigner à côté, mais je n'ai pas suivi le cursus qu'il aurait fallu ou alors il est bien trop tard... J'avoue que le désespoir me saisit de plus en plus souvent. Et je connais très peu de personnes à qui en parler et qui puissent comprendre mon point de vue.
Voilà. Merci à ceux et celles qui m'auront lu jusqu'au bout.