Questionnement

Bonjour à tous.
Je suis enseignante en lettres classiques depuis quinze ans et je n'en peux plus. Je suis en collège en région parisienne, j'ai trois enfants et je sens que ce métier, lentement me lamine de pus en plus. 
Je n'arrive plus à sortir d'un état d'épuisement entrecoupé de périodes d'énergie purement  nerveuse qui me laissent complètement carbonisée.
Je ne supporte plus le bruit des collégiens, la disparitions de tout ce que j'aime, l'enseignement des langues anciennes, la valorisation de la connaissance, la bêtise et la médiocrité des petits chefs. Les trajets m'épuisent aussi car je ne veux pas quitter Paris.
J'ai l'impression que mon esprit meurt à petit feu.
Je n'arrive pas à protéger ma vie personnelle car l'angoisse d'avoir à affronter  des élèves au mieux indifférents et à faire face à un quotidien qui me mine me rongent.
Je ne sais que faire, je dois me protéger. 
Enseigner au CNED ? Les places sont chères. Chercher une autre voie ? J'aimerais entreprendre des études de psychologie,c 'est un domaine qui me passionne mais pour ce faire il faudrait que je dégage du temps et de l'énergie.
Je me sens dans une impasse.

Bonjour salva oscura. Ton compte est maintenant activé. Tu as accès à toutes les rubriques du forum.

Nous sommes nombreux sur ce forum dans le méme état d épuisement que toi selva oscura. Comme tu le dis, dans un premier temps je pense, il faut arriver à protéger de tout ca la sphère privée (mais pas facile quand ce métier vous hante!). Que les conjoints, enfants surtout ne pâtissent pas trop de nos mauvais choix professionnels. Après, il y a différentes solutions pour arriver à prendre de la distance avec ce métier: le détachement si c encore possible, la disponibilité si c possible financièrement (pas sur qu on puisse travailler en disponibilité), les missions autres que l enseignement pur (conseiller pédagogique, enseignant référant... pour les PE, il existe surement la méme chose pour le secondaire), ou bien sur la démission. Là c est définitif mais après tout, pourquoi on serait pas capable de faire autre chose par la suite? Bon courage dans tes réflexions.

Je rajouterais les concours qui sont pour moi la meilleure porte de sortie...

Entièrement d'accord avec Nono. Les concours sont la meilleure voie de sortie puisqu à l'obtention d'un concours on ne peut pas t'empêcher de partir. 
Il faut savoir que l éducation nationale fait face à une crise de recrutement sans précédent et met tout en oeuvre pour garder ses troupes. 
Le moyen le plus sur de partir est donc le concours.

Il ne faut pas qu un jour les autorisations d absence pour passer les concours soient bloquées aussi. Je crois qu actuellement, les IEN sont obligés d accepter de laisser une journée à un PE qui veut passer un concours. Je ne sais pas comment ca se passe pour les profs du secondaire, je suppose que c la méme chose. Comme vous dites, l Education Nationale met tout en œuvre pour garder ses troupes, ils pourraient à l avenir essayer de bloquer cette porte de sortie. Il faudrait alors trouver des médecins complaisants pour se faire arrêter ce jour là pour passer le concours... Mais pour l instant, c en est pas encore là...

Je doute qu'un jour on puisse nous refuser ce droit puisque c'est écrit dans le code du travail.

Oui si c est écrit dans le code du travail, ca semble difficile de passer outre quand méme...

En méme temps, dans le code du travail, il doit étre inscrit qq part que les salariés doivent étre vus régulièrement (je sais pas une fois par an peut étre, une fois tous les 2 ans sinon) par la médecine du travail. Vous avez vu un médecin de l Inspection vous ces dernières années? Ils ont peur d avoir trop d arrêts à la suite des entretiens peut étre!

J'ai appris cette semaine par un collègue du syndicat qu'on avait droit à une visite médicale tous les trois ou cinq ans je ne me souviens plus  il a dit qu'il suffisait juste de la demander.

Tu serais pas un peu insomniaque aussi Tomtom? Bravo pour ton concours. Tu l as ta porte de sortie!

Florilège a écrit:Tu serais pas un peu insomniaque aussi Tomtom? Bravo pour ton concours. Tu l as ta porte de sortie!

Pas insomniaque j'ai reçu un sms de la sncf à 3h du mat pour me dire que je pouvais désormais imprimer mes billets de train pour le 13 juin. Du coup j'ai pas réussi à me rendormir 

Et toi que fais tu sur le forum à cette heure ?

Je suis malheureusement insomniaque (depuis très longtemps donc ca fait partie de mon quotidien). Si je me réveille dans la nuit, je ne me rendors qu une fois sur 2. Si c tard dans la nuit genre 4h30, 5h du matin ,méme pas la peine d essayer.

Tomtom a écrit:Je doute qu'un jour on puisse nous refuser ce droit puisque c'est écrit dans le code du travail.

On ne dépend pas du code du travail, sauf pour certains articles liés à la santé et la sécurité. Il n'y a que les contractuels qui dépendent du code du travail (justement parce qu'ils sont sous contrat). Les fonctionnaires dépendent du statut de la fonction publique (qui d'ailleurs est très récent).
Concernant la visite par un médecin, c'est tous les 2 ans maintenant (avant c'était tous les ans). Pour les fonctionnaires, il faut la demander, sinon c'est au moins une tous les 5 ans. Mais faute de médecins de prévention en nombre suffisant à l'éducation nationale, cela ne peut pas se faire (ni celle sur demande, ni celle obligatoire). Certains départements n'ont aucun médecin de prévention. Des recours au TA ont d'ailleurs été faits.
Quand je suis entrée dans la fonction publique, le fait de ne pas dépendre du code du travail est vraiment un truc qui m'a choquée : pas de cadre garantissant des droits, pas de recours à l'inspection du travail ni au tribunal des prud'hommes. C'est très frustrant, parce que c'est ce qui permet de faire respecter ses droits, or là, on n'a que des recours gracieux ou la saisie du TA (qu'on fait rarement, parce qu'on n'y connais rien). Bon, maintenant, avec l'inversion de la hiérarchie des normes, les salariés du privé sont mal barrés aussi, vu qu'un contrat d'entreprise peut venir minorer des droits inscrits dans le code du travail.

Y a jamais de majoration de nos droits? :)

Si il peut y avoir majoration, mais c'est rare. Là, par exemple, un accord d'entreprise pourra passer devant la convention collective qui instaure le 13ème mois et donc le supprimer, ou prévoir des rémunérations en deçà des grilles des conventions collectives. Jusqu'à présent les accords d'entreprise servaient surtout à réglementer des spécificités de l'entreprise, comme la mise en place d'astreintes par exemple ou les accords de modulation suite aux 35 heures. Quand je vois comment ça s'était passé dans mon ancienne boite, où l'employeur avait fait monter une représentation syndicale par des salariés vendus pour pouvoir faire signer des accords (salariés qui étaient partis moins d'un an après avec un petit pactole pour monter leur boite), l'inversion des normes me fait peur. Les conventions collectives qui amélioraient le code du travail vont être dégommées et le code du travail qui encadrait un minimum les contrats de travail ne va plus rien garantir ou si peu.

Elle est pas belle notre époque???

Bonjour selva oscura,

Je comprends ton désarroi, enseigner est loin d'être un métier facile. Très épuisant nerveusement.

J'ai trouvé un article qui devrait t'intéresser sur ton idée de reconversion en psychologie : Une enseignante qui est devenue psychologue scolaire. (parcours long mais gagnant)

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Bon courage à toi

En sachant que cette procédure a un peu changé avec la création des nouveaux corps de psy-EN. A voir!